Jean-Pierre Rousset est un artiste franco-américain originaire du Pays Basque.

Sa relation avec le dessin est précoce. A l'âge de 10 ans, il vend régulièrement des nus féminins et masculins à ses camarades pour quelques francs. Il expose pour la première fois à l'âge de 15 ans et obtient des commandes pour des portraits ou des scènes de science fiction.

Il intègre 3 ans plus tard l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Bordeaux mais l'approche de l'art y est conceptuelle et dogmatique. Il n'y trouve pas l'apprentissage de la pratique et le savoir-faire manuel qu'il recherche. Il quitte les Beaux Arts et s'engage dans les Chasseurs Alpins. La haute montagne est pour lui une révélation. Ses compétences sont vite repérées et on lui passe commande des portraits des généraux de l'Armée de Terre. Décoré pour ses services artistiques, il quitte l'armée et à la suite d'un drame familial devient berger dans les Pyrénées. Il y fait l'expérience spirituelle intense de la solitude mais se rend compte qu'il ne peut peindre dans ces conditions.

Il abandonne le métier de berger et part en Provence avec son chevalet et son appareil photo.

Il y rencontre un peintre professionnel à la carrière brillante et à la forte personnalité, Jean-Louis Bernald, qui l'initie pendant 3 ans à diverses techniques. La philosophie de Bernald est simple : pour se libérer de la technique, il faut d'abord la maîtriser. Cette philosophie convient bien à son élève. Le dessin naturel de Rousset se fait de plus en plus rapide et intuitif. Il travaille sur le motif, à l'huile principalement. En osmose avec le pays de Cézanne, il arpente l'arrière pays provençal, la Sainte Victoire, le Lubéron et le Vaucluse.

Parallèlement il entreprend des études d'informaticien et perçoit l'énorme potentiel créatif de cette jeune discipline. Il réalise de nombreux dessins sur les premiers Mac. En 1986, à la recherche d'une amie d'enfance alors actrice à Paris, il obtient une bourse d'Etat pour étudier la peinture en décors dans la capitale, où il travaille ensuite comme peintre décorateur jusqu'à l'âge de 28 ans. Sa maîtrise de la perspective lui permet de participer à la restauration de monuments prestigieux comme l'hôtel Ritz ou l'Arc de Triomphe. Il expose à la mairie de Paris XV à l'invitation de Jacques Chirac des toiles géantes de 40m2 sur le thème des boutiques parisiennes.

Mais la nature lui manque. D'autre part, la peinture en décors ne lui permet pas d'exprimer quelque chose d'assez personnel. Il quitte Paris dans les années 90 pour s'installer dans les Landes, non loin du chemin de Compostelle qui va devenir l'une de ses principales sources d'inspiration. Il obtient une nouvelle subvention pour étudier la photographie professionnelle au Centre Kodak de Paris puis est lauréat d'une bourse à la création numérique pour l'inventaire photographique des chemins de Compostelle en France. Ce travail de 10 ans débouche sur une collection de livres et de nombreuses expositions individuelles. Rousset est donc un artiste qui utilise très tôt, dès 1998, plusieurs outils dans une démarche transversale : dessin et peinture traditionnels, photographie, art digital.

Tout ce qui participe à la mise en valeur du patrimoine architectural et paysager français, et souvent à son sauvetage, le passionne. Ecologiste et spiritualiste né, il voit dans le voyage à Compostelle une réaction contemporaine face à la société de consommation hyper matérialiste qui mène la planète à sa perte.

Il milite pour le classement des chemins de Saint-Jacques en tant qu'itinéraires culturels et participe en 1998 aux travaux de L'UNESCO pour l'inscription au Patrimoine Mondial des chemins de Saint-Jacques.

A partir de l'an 2000, il travaille pour le Ministère de la Culture à la formation de son personnel aux techniques numériques de prise de vue, de traitement de l'image et de gestion de photothèque.

Mais à nouveau, il décide de tout quitter pour une femme, s'expatrie aux USA en 2004 et loue un grand atelier au bord de la rivière Presumpscot, dans le Maine. Bénéficiant de l'aura des peintres français, il a rapidement des commandes en peinture comme en photographie et adopte la nationalité américaine. Il fonde avec quelques artistes plasticiens un mouvement collectif baptisé Milieu basé à Portland. Il expose successivement au Japon (2008), où il obtient plusieurs prix, puis à New-York en 2010, une série de petits tableaux à l'encre acrylique dans un style vif semi-abstrait qui connait un succès critique et commercial. Souvent en reportage en Europe, il met en ligne une photothèque spécialisée, Compostela Images, avec une sélection de son fonds photographique qui compte plusieurs dizaines de milliers d'images. En 2014 il expose en Australie à Gold Coast et décide de rentrer en France avec celle qui entretemps est devenue son épouse, pour s'installer au Pays Basque où il vit à présent.